Annex, tome 1 : Version Bêta de Rachel Cohn

version bêtaRésumé :

Elle est l’absolue perfection.
Son seul défaut sera la passion.

Née à seize ans, Elysia a été créée en laboratoire. Elle est une version BETA, un sublime modèle expérimental de clone adolescent, une parfaite coquille vide sans âme.
La mission d’Elysia : servir les habitants de Demesne, une île paradisiaque réservée aux plus grandes fortunes de la planète. Les paysages enchanteurs y ont été entièrement façonnés pour atteindre la perfection tropicale. L’air même y agit tel un euphorisant, contre lequel seuls les serviteurs de l’île sont immunisés.
Mais lorsqu’elle est achetée par un couple, Elysia découvre bientôt que ce petit monde sans contraintes a corrompu les milliardaires. Et quand elle devient objet de désir, elle soupçonne que les versions BETA ne sont pas si parfaites : conçue pour être insensible, Elysia commence en effet à éprouver des émotions violentes. Colère, solitude, terreur… amour.
Si quelqu’un s’aperçoit de son défaut, elle risque pire que la mort : l’oubli de sa passion naissante pour un jeune officier…

Ce que j’en pense :

Je ne m’attendais pas à autant aimer ce premier tome. Quand j’ai lu le résumé, l’histoire m’avait l’air d’avoir un schéma assez classique, et j’escomptais passer un bon moment, mais sans plus. En réalité j’ai totalement accroché à l’univers créé par Rachel Cohn et à ses personnages. Alors certes le récit n’est pas spécialement novateur, mais il vaut le détour. Le cadre de l’histoire les personnages m’ont notamment plu, bien que j’ai eu un peu de mal à me familiariser avec le style soutenu de l’auteure au début de ma lecture.

Demesne : une île pas si paradisiaque que ça

L’histoire se déroule sur une île paradisiaque, nommée Demesne. C’est sur cette île au large du Mainland qu’habite la population la plus riche, dans un monde futuristique. Le décor, idyllique, m’a totalement conquise : je l’ai trouvé superbement décrit. Avoir toute sorte de détails sur l’environnement dans lequel évolue Elisa m’a effectivement plu, car j’ai pu mieux me le représenter dans mon esprit, et avoir un aperçu précis de ce que c’était de vivre sur une île comme celle-ci. L’océan est d’un violet bénéfique, l’air est purifié, tout le monde est heureux et aucun humain ne travaille : c’est comme ça que l’île nous est présentée au début (et, très franchement, je donnerais n’importe quoi pour aller dans un endroit comme celui-ci ^^). Mais, comme vous vous en doutez, au fil des pages, on va rapidement comprendre que Demesne est loin d’être aussi parfaite qu’elle en a l’air… Et ça va être le début d’une volonté de de l’héroïne de s’émanciper de ce système, qui se trouve être corrompu.

Présenté comme ça, le roman n’a pas du tout l’air original : c’est du déjà vu. Je pense notamment au thriller de Tom Easton, Sept secondes (dont ma chronique se trouve ici), où le récit prend également place dans une île idyllique, dans un monde dystopique où le continent a été détruit par la guerre. L’histoire n’est pas du tout la même, mais le cadre de l’histoire l’est ; cela montre le peu de nouveauté du récit. Mais, en même temps, j’ai été séduite par l’univers mis en place, bien qu’il ait été vu et revu des centaines de fois. J’ai particulièrement apprécié l’opposition entre les apparences (Demesne qui semble être une île sans histoire) et la triste réalité (de la corruption, des clones réduits en esclavage voire torturés).

Elysia, une combattante dans l’âme

Elysia est le personnage principal de ce roman. Elle fait partie d’une nouvelle expérience scientifique, et a été clonée dans le but de servir les habitants de Demesne. Elle va être accueillie dans la maison du Gouverneur, et va devoir obéir à tous les ordres qu’on pourra lui donner. Elle n’a pas d’âme et n’est donc pas censée ressentir des émotions mais, au fil des jours, elle découvre l’amour, la haine, la colère, et devient plus humaine que jamais. Là non plus l’idée de base n’est pas très originale (je pense par exemple à la saga Glitch où le personnage principal se révèle aussi avoir des émotions alors que ce n’était pas prévu, ou à Delirium, où Lena tombe amoureuse bien que ce soit proscrit) mais ça a fonctionné sur moi. En fait, je trouve carrément qu’Elysia est le moteur du roman, et que sans elle l’histoire ne vaudrait rien.

Elle va ainsi découvrir peu à peu la réalité de Demesne derrière les apparences, et j’ai trouvé sa recherche de la vérité assez crédible. Elle passe par diverses étapes, et à chaque fois elle en sait un peu plus sur le monde dans lequel elle vit. De plus, ce n’est pas du jour au lendemain qu’elle éprouve des sentiments, cela se fait progressivement et c’est ce qui a rendu la lecture si convaincante. Au début Elysia est naïve, et peu à peu elle se forge sa propre opinion. C’est au fil de ses expériences et de ses déceptions qu’elle en vient peu à peu à l’idée de rébellion :

Zhara is lucky to be dead.[…]
In-sur-rec-tion!
It’s starting to make sense.
It is better not to have a soul.
Then it can’t be slowly killed out of you.

J’ai tout particulièrement aimé Elysia car ses conflits intérieurs m’ont plu. Elle est une clone, mais pourtant elle est plus humaine et sensible que n’importe quel humain. Elle est censée obéir à ses propriétaires, mais elle rêve de liberté. Il y a également une autre contradiction qui m’a plu : celle entre Elysia et son Originale (celle qui a donné son corps à Elysia pour qu’elle devienne une clone). Elysia a des réminiscences de la vie de son Originale alors qu’elle ne devrait pas. Ces souvenirs d’une vie d’avant m’ont intriguée et m’ont tenue en haleine jusqu’au bout, et Elysia, qui veut vivre sa propre vie et s’émanciper de celle de son Originale, m’a touchée de ce point de vue-là. Tout chez elle n’est que contradiction.

Une romance qui me laisse néanmoins mitigée

Comme il fallait s’y attendre, une partie du roman se focalise sur la romance entre Elysia et un jeune homme. Cette romance ne m’a pas spécialement gênée, mais je ne l’ai pas pour autant trouvée indispensable. A vrai dire, l’histoire aurait été tout aussi pertinente sans histoire d’amour, d’autant plus qu’Elysia avait tendance à devenir niaise dès qu’il était question de son chéri. Je trouve dommage que cette relation amoureuse ait vu le jour finalement, car ce n’était pas franchement utile…

Donc, cette histoire ne brille certes pas par son originalité, mais ça ne m’a pas empêchée d’adorer ma lecture. J’ai passé un excellent moment avec Elysia. Je ne vais d’ailleurs pas tarder à commencer le tome 2 (qui n’est malheureusement pas traduit en français) car le livre 1 se finit sur un cliffhanger, et j’ai trop envie de connaître la suite.

Une excellente lecture

Et vous, connaissez-vous ce roman ?

Chronique du tome suivant : Emergent

10 réflexions sur “Annex, tome 1 : Version Bêta de Rachel Cohn

  1. Sans ton avis, je ne me serais pas penchée sur ce roman dont le résumé, comme tu le mentionnes, semble assez classique. Mais à part la romance (j’apprécie de plus en plus quand il y en a une, mais seulement si ça apporte quelque chose), j’aime beaucoup ce que tu dis de l’héroïne et de ses conflits intérieurs…

    Aimé par 1 personne

    • L’héroïne est le gros point fort du roman, tous ses paradoxes et conflits intérieurs enrichissent sa personnalité.
      Et pour en revenir à la romance, avant j’aimais justement beaucoup qu’il y en ait une dans chaque dystopie que je lisais, mais au fil du temps ça a fini par me lasser, car j’ai souvent l’impression que l’histoire d’amour est juste là par convention… !

      Aimé par 1 personne

    • Je suis contente de t’avoir donné envie de lire ce livre ^^ J’espère que tu le trouveras à ta bibliothèque (parce que vu que le tome 2 n’est pas traduit en français, je ne sais pas si tu ferais une bonne affaire en achetant le 1. A moins que tu lises la suite en VO ^^).

      J’aime

  2. Je connaissais pas ce roman, mais tu as l’air d’avoir vraiment apprécié, ça donne envie ! 🙂 L’histoire des robots ressemblant à des humains parfaits me fait penser au film  » A.I. Intelligence artificielle » même si l’histoire n’est pas la même, mis à part que le personnage développe des sentiments qu’il ne devrait pas connaître. Merci pour cette découverte 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Ce n’est pas une saga très connue, alors ce n’est pas très étonnant que tu connaisses pas (moi-même je ne savais pas que ce livre existait avant ces deux dernières semaines 🙂 )
      Je ne connais pas le film dont tu parles, mais j’ai été voir le résumé, et oui, c’est à peu près le même univers. D’ailleurs maintenant que j’y pense, le plot de base de Version Bêta est aussi similaire à celui du film « I, robot », je ne sais pas si tu connais. Donc oui, l’histoire n’est pas très originale !

      Aimé par 1 personne

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