Spirit Era, tome 1 : Racine d’Aurélie Benattar

Résumé :

7 adolescents
7 chakras
7 clés pour sauver l’humanité
Orpheline depuis peu, Rae, 15 ans, en a perdu la voix. Lorsque le mystérieux Protecteur lance son appel à candidatures sur les réseaux pour empêcher la fin du monde tel que nous le connaissons, elle n’y prête guère attention. Mais voilà qu’elle se retrouve sélectionnée malgré elle, avec six autres jeunes venus des quatre coins du globe. Leur mission ? Trouver les 7 clés associées aux 7 chakras au sein de Spirit Era, le programme d’intelligence artificielle créé par le Protecteur, afin d’éviter l’apocalypse annoncée. Le compte à rebours est lancé…

Ce que j’en pense :

Je tiens tout d’abord à remercier Librinova pour l’envoi de ce livre numérique, qui fut une belle découverte. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en me lançant dans cette lecture, et une chose était sûre : je ne pensais pas que l’histoire serait aussi haletante. C’est un roman de science-fiction, pourtant une grande place est laissée à la spiritualité avec l’évocation des chakras, c’est-à-dire des centres d’énergie. Et ça m’a fascinée, je dois bien le reconnaître. Le récit est par ailleurs très bien mené, c’est le gros point fort selon moi. Le seul hic, c’est que le décor prend beaucoup trop de temps à se poser ; le début a été un peu laborieux. Je vous livre donc, sans plus tarder, mon avis détaillé sur ce premier tome.

Une intrigue captivante bien que lente à se mettre en place

Ce roman prend place dans notre futur, en 2035.  Un mystérieux inconnu, appelé le Protecteur, prédit la fin du monde pour le 27 juillet 2037. Sept adolescents ont ainsi été sélectionnés pour empêcher l’inévitable de se produire. Ils devront pour cela récupérer sept clefs, qui correspondent chacune à un chakra. Leur quête se déroulera dans un univers parallèle, créé de toutes pièces par l’intelligence artificielle Spirit Era. Le tome 1 se penche sur la recherche de la première clef, dans un monde fictif nommé Underhome.

Voici le point de départ de l’histoire. On va donc suivre les aventures des Sept à travers les yeux de Rae, une des adolescentes choisie pour sauver l’humanité. La particularité de Rae, c’est qu’elle est muette. Ça m’a paru bizarre au tout début du roman et je me suis demandée comment l’auteure comptait faire pour raconter une histoire sans que son héroïne ne parle… Eh bien, figurez-vous qu’elle s’est très bien débrouillée. Je pensais ressentir un manque, mais il y avait quand même des dialogues entre les autres personnages, ce qui dynamisait le récit.

J’ai donc beaucoup aimé cette situation. L’héroïne est unique en son genre et l’histoire promet de belles péripéties. Même si, très honnêtement, la première réflexion que je me suis faite, c’est que je ne confierai pas le sort de l’humanité entre les mains de sept adolescents 😉

Ce que je trouve dommage, par contre, c’est que l’univers prend trop de temps à se construire. L’écriture est de plus assez riche en informations, alors ça m’a freinée. J’aurais préféré qu’on entre plus vite dans le vif du sujet et que des précisions nous soient apportées au fur et à mesure. Disons que ce n’est pas le genre de livre que l’on lit le soir après une journée de travail fatigante… Tout est parfaitement cohérent, l’auteure prend le temps de nous expliquer les choses. Mais c’était trop dense.

Heureusement, il y avait un petit quelque chose dans l’histoire qui me donnait envie de continuer ma lecture… Et j’ai bien fait de ne rien lâcher : la seconde partie du roman est clairement la meilleure. J’ai dévoré les pages. Les Sept entrent dans l’univers d’Underhome, et se lancent enfin à la recherche de la première clef qui sauverait les humains.

Un univers très original

En lisant le résumé, l’on pourrait s’attendre à une énième histoire de science-fiction, où des personnages se battent pour retarder la fin du monde. Mais, en réalité, l’univers développé dans ce roman est très original, bien plus que je ne l’aurais escompté.

Aurélie Benattar fait preuve de beaucoup d’imagination pour nous présenter un monde comme le sien. Je l’ai beaucoup aimé ; les descriptions étaient très réussies. Les mots choisis étaient tellement précis, les phrases tellement bien tournées, que j’avais l’impression d’être avec Rae et ses amis à Underhome en train de chercher les clefs. Arrivée à la moitié du tome, l’histoire devient tellement fluide que les pages se tournent toutes seules ; l’écriture se fait plus légère.

Ce que j’ai également apprécié, c’est de voir les relations entre les personnages se faire et se défaire. Ils sont coéquipiers, mais leurs avis divergent parfois. C’était donc sympa de les voir créer une cohésion de groupe et tenter d’unir leurs forces tous ensemble. C’est un beau message de fraternité. Les personnages sont tous très différents, viennent des quatre coins de la planète, mais se retrouvent ensemble dans un même objectif : sauver l’humanité. Tout cela est assorti d’une sorte de réflexion philosophique qui m’a beaucoup plu.

Un petit fond philosophique

Comme je vous le disais au début de la chronique, chaque clef à retrouver est liée à un chakra. Un chakra est un centre énergétique qui correspond à un endroit du corps humain. Par exemple chez Rae, c’est le chakra gorge qui domine, car elle est muette. Dans ce premier tome, c’est la clef associée au chakra Racine que cherchent les personnages.

Toute l’histoire de Spirit Era se base ainsi sur ces principes mystiques que je ne connaissais pas du tout et que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Qu’on y croit ou pas, c’est toujours sympa de connaître l’existence de ce genre de croyances. En tout cas j’ai bien aimé et ça ajoutait quelque chose en plus au tome. Il y a aussi le chiffre 7 qui est revenu tout au long du roman qui m’a marquée.

En plus de cela, beaucoup de réflexions philosophiques parsèment l’histoire, en particulier durant la première partie du roman. Celle-ci m’a d’ailleurs plu :

– Laisse-toi le temps de mûrir, telle une pomme. Dans nos mondes modernes, on vante la perfection et la performance, au détriment de l’exactitude de nous-mêmes. Or plus nous serons précis sur qui nous sommes, plus nous saurons quel chemin suivre. A chacun le sien…

Je trouve que ça nous invite à réfléchir à notre monde, à notre manière de penser. Ce livre appelle à prendre le temps de se connaître pour savoir quoi faire de sa vie. C’est en tout cas comment cela que je l’ai compris.

De manière plus globale, l’auteure nous confronte à un monde futuriste assez dérangeant. Dans le programme de Spirit Era, la ville est en béton, il n’y a plus d’espaces verts. Tout est robotisé, même le salon de coiffure. Une épidémie fait rage et les inégalités se creusent. Je me suis donc interrogée sur notre époque et je l’ai remise en question. Je ne sais pas si c’était volontaire ou non de la part de l’auteure, mais elle m’a fait doucement réfléchir (sans que je perde de vue l’histoire pour autant). La dimension écologique est également fortement présente dans ce tome. Je ne peux pas vous en dire davantage sans divulgâcher la lecture, mais sachez que la morale de l’histoire est engagée. Le message du roman, c’est que nous devons prendre soin de notre planète. D’ailleurs, ce qui m’a énormément plu dans ce tome, c’est que tout n’est pas perdu. Souvent les romans de science-fiction sont assez pessimistes, mais ce n’est pas le cas de Spirit Era, qui au contraire nous redonne espoir.

En conclusion, ce fut une lecture assez haletante, bien qu’inégale, entre une première partie pesante et une seconde addictive. J’ai adoré suivre les Sept dans les méandres d’Underhome. J’ai même fini par m’attacher à Rae et à sa franche de travers 😉 Si vous avez envie d’un gros roman à l’univers bien travaillé, je vous conseille ce livre. Mais ne le lisez pas si vous voulez une histoire légère et sans prise de tête, vous risqueriez d’être déçus…

Connaissiez-vous ce livre ? Avez-vous envie de le découvrir ?

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