Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une de C. Lylian et S. Ruffieux

Résumé :

Camille, femme active, mariée et mère de famille a tout, semble-t-il, pour être heureuse. Pourtant, elle se sent coincée dans cette routine qu’est devenue sa vie… Ce qu’elle voudrait, c’est retrouver le chemin de la joie et de l’épanouissement. Un soir, suite à un accident de voiture, elle fait la connaissance de Claude, routinologue. Cette lumineuse rencontre va bouleverser sa vie et celle de sa famille.

Ce que j’en pense :

Il y a deux ans, je découvrais le célèbre roman de Raphaëlle Giordano : Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une. Et j’avais adoré ma lecture. Quelle ne fût donc pas mon agréable surprise quand j’ai appris que le livre avait été adapté en BD ! J’en ai été informée grâce à Ludivine du blog Vingt et une pages, qui en a écrit une superbe chronique.

J’étais dès lors curieuse de lire cette BD, à la fois pour me replonger dans l’histoire de Camille et pour comparer avec le roman. Et je sors très satisfaite de ma lecture : cette BD, réalisée par Sophie Ruffieux et Christophe Lilyan est plaisante à lire.

Pour ceux qui ne connaissent ni le roman ni la BD, on suit Camille, une trentenaire qui a perdu le goût de la vie. Entre son travail pas toujours simple, la galère des transports et les tâches domestiques, elle n’arrive plus vraiment à être heureuse et s’embourbe dans son quotidien. Elle va alors retrouver le chemin de l’épanouissement grâce aux conseils de Claude, un routinologue.

D’un côté, la BD est fidèle au roman. J’y ai retrouvé des épisodes phares du récit, comme la rencontre avec Claude ou encore le tour en montgolfière pour se délester de sa charge mentale.

D’un autre côté, les dessinateurs ont pris certaines libertés, de sorte que la BD apporte une véritable plus-value aux lecteurs. Les dessins donnaient par exemple corps à Camille, à son mari et à son fils. Dans le roman, Camille n’est qu’un outil au service de la démonstration de la pensée positive, mais ce n’est pas le cas ici.

On entre véritablement dans la maison de Camille. On y voit le désordre, le fils qui joue aux jeux vidéos, les petites phrases quotidiennes que la famille s’échange. Cela rendait le récit beaucoup plus humain et vivant.

D’ailleurs, comme le souligne Ludivine dans sa chronique, un grand travail est réalisé sur les expressions faciales des personnages. La tristesse, la colère, la joie, la frustration apparaissent tour à tour sur le visage de Camille et c’était réussi. Là où elle n’était qu’un vague personnage dans le roman, elle prend vie dans la BD et incarne l’histoire. On est plus dans un récit raconté que dans du développement personnel.

Sophie Ruffieux et Christophe Lilyan nous offre ainsi une adaptation remarquable du roman de Raphäelle Giordano. Avant de conclure cette chronique, j’aimerais évoquer un point qui m’a fait tiquer lors de ma lecture.

Je sors un peu du livre pour évoquer plus généralement la pensée positive. Raphaëlle Giordano expose dans son roman les vertus de la pensée positive, et celles-ci sont ensuite reprises dans la bande dessinée. Il y a l’idée que notre bonheur ne dépend que de nous, si nous pensons positif alors nous serons forcément heureux.

Ces principes ne m’avaient pas gênée lorsque j’ai lu le roman en 2021. Cependant, en lisant la BD aujourd’hui, je suis plus critique. Cette philosophie du positif a ses avantages, mais je me dis qu’elle a aussi ses limites.

Imaginez. Une personne souffre de dépression, par exemple. Si vous lui dites que le bonheur est à portée de main, que le positif attire le positif, elle va se croire responsable de son malheur. Elle va culpabiliser et penser : « Si je suis triste, c’est de ma faute car je ne fais pas d’efforts et ne suis pas assez optimiste ». Vous voyez ce que je veux dire ? Cette réflexion m’est venue au cours de la lecture et je serais ravie que vous me partagiez votre point de vue sur la question.

Ceci dit, cette observation n’a pas entaché mon plaisir à lire cette BD. Et si vous cherchez une lecture feel-good, je vous la recommande quand même 🙂

Connaissiez-vous cette BD ?

14 réflexions sur “Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une de C. Lylian et S. Ruffieux

  1. Je suis contente que tu aies aimé cette adaptation ! Et c’est avec plaisir que je découvre ton retour 😊 Déjà, merci beaucoup pour le lien vers ma chronique. 🙂 C’est chouette que la BD soit fidèle au roman mais, dis-moi si je me trompe, j’ai presque le sentiment en te lisant qu’on aperçoit mieux la détresse émotionnelle et l’évolution de Camille par le biais des illustrations, le fait d’ajouter des images apportent plus de poids au propos du roman ? Comme toi, j’ai vraiment lu cette BD comme une histoire douce et bienveillante plutôt qu’un titre de développement personnel. En faite, je suis totalement d’accord avec tout ce que tu écris, les expressions du personnage par exemple. Et pour parler de ton dernier point, c’est vrai, c’est un peu facile de croire que le bonheur ne vient que si on le désire. Parfois la vie semble nous dépasser et nous ne contrôlons pas tout, les éléments extérieurs sont par définition indépendants de notre volonté. Alors, dans le cas d’un trouble dépressif par exemple, la culpabilité est souvent présente, dans ce cas c’est le suivi avec les spécialistes qui peuvent permettre de travailler sur sentiment de culpabilité car non, on ne contrôle pas tout, on n’anticipe pas tout et je suis d’accord avec toi le message de cette histoire, si elle est très agréable à lire, m’a paru assez « facile » car c’est un travail sur soi qui demande beaucoup de temps. Ton article encore une fois, m’amène toujours à de grandes réponses, je suis désolée de ce pavé, mais merci beaucoup pour ce retour de lecture ! 😊

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    • De rien pour le lien de ta chronique 🙂 C’est grâce à toi que je me suis lancée dans cette BD après tout !
      En fait la BD et les illustrations donnent une vraie consistance à Camille, on la voit dans son environnement quotidien. Tandis que dans le roman elle m’a semblé être plus un outil qu’un personnage doté d’émotions. Comme tu le soulignes, l’ajout des images (et les expressions faciales) permettent d’envisager les choses différemment et complètent parfaitement notre lecture du roman. D’ailleurs, la dernière fois tu m’avais dit que lire la BD te suffisait et que tu n’avais pas l’intention de découvrir le livre. Est-ce toujours le cas 🙂 ?
      Et je suis entièrement d’accord avec tes propos sur la pensée positive ^^ Je pense que ce livre peut se lire comme un feel-good, mais qu’il ne faut pas attendre de lui de vraies réponses – surtout quand on a des problèmes de santé mentale.

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      • Ah les expressions faciales, c’est vraiment le genre de détails que j’appréciais beaucoup dans les illustrations. On sentait vraiment les émotions des personnages et je suis contente que tu aies aimé aussi. 😊 Pour la lecture du roman, ta chronique m’a même confortée dans mon idée en faite ! 😇 Comme je connais déjà l’histoire en plus (et que je l’ai lu récemment), j’ai peur que ce soit redondant et surtout j’ai peur que l’expérience soit un peu trop « froide » en étant plus ancrée sur le développement personnel que sur la fiction et ses personnages. Donc, je ne prend pas le risque, je reste sur cette bonne impression venant de la BD 🙂

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      • Je comprends totalement ton choix de ne pas lire le roman, tu as raison ! Si la BD t’a plu, autant rester sur cette impression… Surtout que le roman est très différent dans la forme 🙂

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