Les enfants sont rois de Delphine de Vigan

Résumé :

« La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s’étonna de l’autorité qui émanait d’une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l’obscurité. « On dirait une enfant », pensa la première, « elle ressemble à une poupée », songea la seconde. Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire ».

A travers l’histoire de deux femmes aux destins contraires, Les enfants sont rois explore les dérives d’une époque où l’on ne vit que pour être vu. Des années Loft aux années 2030, marquées par le sacre des réseaux sociaux, Delphine de Vigan offre une plongée glaçante dans un monde où tout s’expose et se vend, jusqu’au bonheur familial.

Ce que j’en pense :

Waouh. C’est le seul mot qui me vient en tête en refermant ce livre. Je me lance dans cette chronique tout de suite après avoir fini ma lecture et les mots me manquent cruellement. Je ne sais pas par où débuter.

Je pourrais tout d’abord commencer par vous dire que j’ai adoré ce roman, que ce soit le message délivré par l’auteure, ses personnages ou sa plume magnifique. J’ai été fascinée par l’histoire, à tel point que je tournais les pages sans même m’en rendre compte. Ici, ce qui importe, ce n’est pas tant l’intrigue romanesque que ce qu’elle permet de dénoncer.

Le plot de départ

Les enfants sont rois retrace le parcours de deux femmes très différentes l’une de l’autre. D’un côté il y a Clara, fille de professeurs réactionnaires, qui va devenir flic à la Crime. De l’autre côté, on découvre Mélanie, une influenceuse célèbre sur les réseaux sociaux qui met en scène ses enfants sur sa chaîne YouTube nommée Happy Récré.

Elle a en effet deux enfants, Sammy et Kimmy, et va leur faire tourner des vlogs (pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des vidéos où on les observe dans leur vie de tous les jours. Dans les premières lignes du roman disponibles juste ici, on a affaire à cela). A eux seuls, ils cumulent plus de cinq millions d’abonnés et vivent dans un bonheur a priori parfait.

Tout dérape le jour où la petite Kimmy, six ans, se fait kidnapper. Clara est alors chargée de l’enquête et elle comprend très vite que l’enlèvement de la petite est à mettre en lien avec la célébrité de la famille.

J’ai beaucoup aimé ce plot de départ. Mais autant vous le dire tout de suite : j’ai trouvé que l’enquête policière était juste un prétexte pour amener des sujets sociétaux. Ne lisez pas ce livre uniquement dans l’optique de lire un polar, vous seriez déçu.

L’enquête m’a tenue en haleine car elle était très simple et concise, mais la fin m’a semblée un peu trop prévisible. Et il n’y a pas de rebondissement majeur. Personnellement cela ne m’a pas gênée car je ne cherchais pas à lire un roman policier. C’est surtout la critique sociale, qui se cache derrière l’enquête, qui a retenu mon attention et qui a fait de ce roman un gros coup de cœur.

Une claque monumentale

J’ai eu l’impression de m’être prise une claque en lisant ce roman. La plume juste et mordante de Delphine de Vigan m’a beaucoup fait réfléchir.

J’ai tout de suite su que cette lecture allait me plaire : j’ai adoré les premiers chapitres. Delphine de Vigan revient en arrière dans le temps, et explique que cette société du voyeurisme, vivre pour être vu, a commencé dans les années 2000, avec Loft Story :

Vingt ans plus tard, les moments cultes de la première saison – la fameuse scène dite « de la piscine » entre Loana et Jean-Edouard, l’entrée des candidats dans la villa et la finale dans son intégralité – seraient disponibles sur YouTube. Sous l’une de ces vidéos, le tout premier commentaire rédigé par un internaute résonnait comme un oracle : « L’époque où on a ouvert les portes de l’enfer. »
Peut-être, en effet, était-ce au cours de ces quelques semaines que tout avait commencé. Cette perméabilité de l’écran. Ce passage rendu possible de la position de celui qui regarde à celui qui est regardé. Cette volonté d’être vu, reconnu, admiré. Cette idée que c’était à la portée de tous, de chacun. Nul besoin de fabriquer, de créer, d’inventer pour avoir droit à son « quart d’heure de célébrité ». Il suffisait de se montrer et de rester dans le cadre ou face à l’objectif.
(…)
Oui, c’est là que tout avait commencé.

Cette mise en perspective m’a fait réfléchir. Et l’histoire m’a d’autant plus marquée que l’auteure fait sans cesse des allusions à notre univers de référence. Elle évoque par exemple l’affaire Alexia Daval, le YouTubeur Michou, ou encore la loi de 2020 censée encadrer l’activité des enfants influenceurs. Cette histoire est donc fictive mais ancrée malgré tout dans notre monde. Ce procédé m’a interpellée.

Ensuite, l’enlèvement de la petite Kimmy est l’occasion pour Clara de visionner les vidéos d’Happy Récré postées par la famille, ainsi que les stories Instagram. Et ce qui était saisissant, c’est que Clara est l’opposé de Mélanie, et n’arrive pas à imaginer qu’on puisse surexposer ses enfants de cette manière. « Il faut le voir pour y croire » : cette phrase revient plusieurs fois dans le roman.

Ma perplexité n’a néanmoins pas été si grande quand j’ai vu les vidéos que tournaient les enfants. Après tout, nous, lecteurs, sommes confrontés à ce genre de contenus depuis plusieurs années maintenant, avec l’expansion des réseaux sociaux. J’y reviendrai à la fin de la chronique.

Et tout au long du roman, à mesure que Clara découvrait les vidéos, l’auteure trouvait toujours un moyen détourné d’expliquer le concept des vidéos d’Happy Récré. Au début de l’histoire, Mélanie explique même à Clara ce qu’est une story. Ces nombreux points descriptifs ne m’ont pas dérangée, mais ma première réaction a été la surprise : je suis de la jeune génération (j’ai 21 ans) donc le principe des vidéos YouTube, des posts Instagram coulent de source selon moi (alors même que je ne suis pas une grande utilisatrice de ces plateformes).

Mais je me suis rappelée que les choses n’étaient sûrement pas claires pour tous les lecteurs et qu’en aucun cas cette société 2.0, où chaque pan de notre vie est exposé, n’est normale. Non, ce n’est pas la norme de s’exposer soi-même (et ses enfants) sur internet. Non, ce n’est pas la norme de consommer toujours plus et d’inciter les abonnés à faire de même. Non, ce n’est pas la norme d’avoir besoin de likes pour se sentir exister.

Ce besoin qu’avait Mélanie de poster des photos, de faire des lives sur Instagram pour avoir la sensation d’être reconnue est aberrante :

[Mélanie] avait créé une communauté. Ce n’était pas qu’un mot. C’était une réalité. Une communauté dont elle était l’épicentre. Dans ce monde si dur, si violent, cela représentait beaucoup. « It means a lot » avait dit un jour Kim Kardashian sur son compte Instagram, et elle avait raison. Depuis le tout premier jour, lorsque Mélanie s’adressait à ses abonnés, elle les appelait mes chéris. Parce qu’elle voulait leur dire son amour. Parce qu’elle les chérissait.
Ils lui avaient tant apporté.
Tout.
Ses chéris étaient si nombreux qu’elle ne pouvait se les représenter un par un. Ses chéris formaient une sorte de famille immense et sans visage. Une famille bienveillante, unie au-delà des générations, où petits et grands étaient représentés. Elle aimait cette idée d’un public qu’il fallait satisfaire, contenter, auquel il fallait faire plaisir. Elle aimait cette récompense immédiate, si chaleureuse, si enthousiaste, qu’ils lui offraient chaque fois qu’elle se manifestait. Elle avait besoin de leur attention. De leurs compliments. Ils lui donnaient le sentiment d’être quelqu’un d’unique. Quelqu’un qui méritait d’être remarqué. Il n’y avait pas de honte à cela.

Lire une histoire certes fictive mais pourtant si proche de la réalité m’a fait l’effet d’un électrochoc. Delphine de Vigan dénonce avec brio le jeu des apparences, les dérives de YouTube, la surexploitation des enfants stars, la société qui pousse au consumérisme. Et être dans les coulisses de tout cela est fascinant.

Je ne souhaite pas trop vous en révéler, mais je vous donne un exemple : pour faire face à des accusations, Sammy a fait une courte vidéo, dans laquelle il défend sa mère, et affirme qu’être une star de YouTube a toujours été son rêve, et qu’il vivait très bien la cadence des tournages. Or, il n’a que huit ans. Il se fait donc manipuler.

Et le plus choquant, c’est qu’il n’est qu’une victime du système actuel, tout comme sa mère : personnellement je ne pense pas que celle-ci soit coupable du traitement infligé à ses enfants, elle est tout aussi victime qu’eux. Et c’est cette responsabilité de la société dans le sort de ces enfants rois qui m’a interpellée.

Une fin qui fait réfléchir

Les cent dernières pages du roman s’intéressent par ailleurs à montrer les conséquences de la surexposition aux réseaux sociaux. Delphine de Vigan nous amène en 2031 et la société qu’elle nous dépeint est glaçante : le numérique se retrouve omniprésent dans nos vies, pour le meilleur et pour le pire, et génère des troubles psychiatriques. Sans parler du réchauffement climatique, qui est évoqué en filigrane…

Certains argueront que ce n’est que de la fiction, que ce futur ne se produira jamais. Mais je n’en suis pas si sûre. Ce n’est pas une vision pessimiste de la société qu’a l’auteure : c’est une vision réaliste. Elle n’en fait d’ailleurs pas des tonnes et écrit notre avenir seulement à partir de notre situation actuelle.

Je ne suis pas médium et ne peux pas prédire ce qu’il se passera en 2031, mais tout ce qu’elle a décrit dans son livre, à propos des enfants stars, est d’ores et déjà une réalité. Tout le monde n’en a pas forcément conscience, mais des enfants sont déjà surexposés sur les réseaux et cette industrie n’en est qu’à son début.

Tout au long de ma lecture, j’ai par exemple pensé à une chaîne YouTube que je connaissais (dont je ne citerai pas le nom), dans laquelle deux frères se lancent des défis et déballent des cadeaux, sous le regard attentif de leur mère. Comme Kimmy et Sammy dans le roman. La mère de famille commence chaque vidéo par saluer sa communauté, par une phrase clichée. Comme Mélanie. Les points communs entre la réalité et la fiction sont donc criants : la frontière entre les deux est très fine.

Et de manière plus générale, qui n’a jamais regardé une vidéo « Instagram contrôle ma vie pendant 24H » par exemple ? Ce genre de défis pullule sur YouTube et il est impossible de passer à côté. J’en ai moi-même déjà regardées quelques-unes, mais ne me demandez pas pourquoi, puisque je trouve le concept totalement absurde.

Les enfants sont rois témoigne ainsi des coulisses, ce qu’il se passe derrière l’écran. Les parents obnubilés par la notoriété et vivant dans un monde parfait qui n’existe pas, des enfants fatigués par le rythme de tournage imposé, des relations familiales détruites. Et j’en passe : les conséquences sont aussi présentes sur le long-terme.

Je ne compte plus le nombre de fois où j’avais envie de secouer Mélanie, de la sortir de son monde de paillettes et de princesses, et de lui montrer le traitement inhumain qu’elle infligeait à ses enfants. Le pire, c’est que ce livre n’est pas tant de la fiction que ça. Il y a malheureusement un fond de vérité… C’est ce qui me terrifie le plus.

Les enfants sont rois est un livre qui nous pousse à réfléchir à la société dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans un monde où Instagram gouverne notre vie, où l’intimité n’existe plus, où notre vie de famille est bradée pour satisfaire les envies d’une communauté virtuelle ? Avons-nous envie de délaisser les vraies relations pour des likes et des phrases stéréotypées sur les réseaux ? Pour ma part, non, je ne veux vraiment pas.

A notre échelle de simple citoyen, je ne sais pas si l’on peut y changer grand chose. Par contre, ce dont je suis sûre, c’est que prendre conscience des effets néfastes des réseaux sociaux est déjà une avancée. Je trouve que c’est bien que des auteurs contemporains comme Delphine de Vigan s’emparent de ces sujets éminemment contemporains.

Voilà pour ma chronique. J’espère que je ne vous ai pas trop perdu, car j’ai vraiment écrit au fil de ma plume. Et je vous recommande bien évidemment ce livre !! Si vous l’avez lu, je serais ravie de savoir ce que vous en avez pensé, si vous partagez mon avis ou si vous êtes plus mitigé.

Sinon je suis aussi curieuse de lire vos retours sur ce que j’ai écrit à propos de YouTube et d’Instagram : quel est votre rapport à ces réseaux sociaux ?

29 réflexions sur “Les enfants sont rois de Delphine de Vigan

  1. Merci pour ta chronique hyper détaillée et qui m’en dit plus sur ce roman. Je ne vais pas le lire et ta chronique me conforte dans mon choix car il semble mettre en lumière tout ce que je souhaiterai dénoncer aussi. J’ai eu une amie qui ressentait le besoin de mettre ses enfants ( de dos, certes mais quand même) sur les réseaux. Cela m’a tellement surpris d’elle, car je l’imaginais, avant qu’elle soit mère, protectrice et sécurisante envers cela et en fait pas du tout. La moindre occasion était bonne pour poster une photo de ses enfants, parce que  » c’était trop mignon et que c’est beau à montrer et tendre et tout ça… » et qu’elle aimait tellement ses enfants que du coup, elle sentait le besoin de les montrer tout le temps. J’ai commencé à prendre mes distances…car pour moi c’est une grosse dérive. Aujourd’hui, on sait bien que derrière les écrans, il y a des gens très malintentionnés. C’est vérifié alors je ne comprends pas comment, en 2022, on voit encore des gens exposés leurs enfants comme ça. Qu’en est-il en plus de leur approbation, de leur droit à l’image? C’est un vaste sujet et il est bon que des auteurs contemporains mettent leurs nez dedans et en parlent. C’est un très bon roman, j’en suis certaine!

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    • De rien, merci à toi pour ton long commentaire qui invite à la réflexion ^^ Je suis en tout cas ravie de voir qu’on a le même point de vue sur ce sujet. Pour ton amie, je pense qu’elle ne doit pas se rendre compte des conséquences… Dans un sens je peux comprendre qu’elle veuille exposer ses enfants sur les réseaux, c’est parce qu’elle en est fière… Sauf que comme tu dis, les enfants n’ont pas leur mot à dire malheureusement, et c’est pour moi un réel problème… D’ailleurs, dans le livre (je te le dis vu que tu ne comptes pas le lire ^^) Kimmy va porter assigner ses parents en justice pour atteinte au droit à l’image quand elle sera adulte. A la limite, si les parents ont envie de s’exposer sur les réseaux sociaux, qu’ils le fassent car ça n’engage qu’eux, mais qu’ils laissent leurs enfants tranquilles… Et quand ils seront grands ils prendront leurs propres décisions.
      De mon côté je n’ai pas encore d’enfants, mais mes parents ne m’ont jamais exposée sur internet, pas une seule photo. Et très franchement je leur en suis reconnaissante, surtout que l’on a beau supprimer des photos sur tel ou tel réseau, on sait tous les photos ne disparaissent vraiment jamais et qu’elles sont toujours quelque part… Je pense qu’il faudrait aussi qu’il y ait plus de campagne de prévention contre les dangers du net, le droit à l’image etc., parce que c’est un enjeu assez important 🙂

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      • Je suis d’accord, la prévention n’est pas suffisante. Pour ma part, je suis maman d’un petit garçon de 5 ans et je ne l’ai jamais mis sur Internet. Pas même une main, un dos, un pied…il n’a pas encore la possibilité de me donner son autorisation et ne sait même pas de quoi on parle donc je ne lui imposerai jamais cela.

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  2. Bravo pour cette belle chronique qui donne très envie et qui me rappelle pourquoi j’aime autant cette autrice et sa capacité à évoquer des sujets sociétaux avec une acuité et une intelligence assez incroyables. Je n’ai pas ‘enfants mais je m’inquiète d’en voir partout sur les réseaux quand on sait que les photos alimentent des bases de données pédophiles… Cette question des conséquences de la surexposition aux réseaux sociaux m’intéresse beaucoup et je trouve intéressant de nous les exposer à travers un roman plutôt qu’un essai qui attire souvent moins les lecteurs.

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    • Merci, Delphine de Vigan me bluffe aussi à chaque fois par sa manière d’aborder des thèmes d’actualité ^^
      La question des bases de données pédophiles est justement évoquée dans le roman, à vrai dire je n’en avais moi-même pas totalement conscience avant de découvrir ce livre… Il faut dire que l’on voit beaucoup d’enfants surexposés sur les réseaux, mais l’on n’entend pas beaucoup parler des dérives possibles.
      Et je n’avais pas trop pensé à la forme du livre, mais effectivement le roman permet de toucher un public plus large. Si ça avait été un essai, je ne l’aurais peut-être pas lu personnellement (ou avec beaucoup moins d’entrain). Un roman se lit quand même plus facilement. Et là ce que j’ai apprécié (tu as touché du doigt ce qui m’a plu sans que j’arrive à l’exprimer), c’est justement que l’auteure alterne des passages narratifs avec des passages plus explicatifs (comme les extraits que j’ai mis en avant dans ma chronique). Donc elle arrivait à faire passer des messages tout en restant très accessible. C’était vraiment top.

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  3. Comme tu le sais déjà, j’ai également adoré ce roman et je partage à 100% ton avis. Pour moi, ça a été une vraie claque et je me suis tellement retrouvée en Clara.
    Après, je reconnais que c’était peut-être prêcher une convaincue : je ne suis pas fan des réseaux sociaux. J’y suis un peu pour suivre deux-trois trucs qui ne se passent que sur le RS, mais je n’y mets rien moi-même. Et personnellement, j’ai découvert beaucoup de choses dans ce livre (les vidéos Instagram contrôle ma vie pendant 24h, le fromage lancé au visage des bébés… et tant d’autres choses qui m’ont atterrée).
    Bref, j’ai trouvé ce roman vraiment puissant.

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    • J’ai été lire ta propre chronique du coup ! Au final on partage bien le même point de vue… Je ne me suis pas identifiée à Clara, mais je suis aussi un peu allergique aux réseaux sociaux.
      Pour ma part ce livre m’a fait prendre conscience des dérives des RS, par le biais de Mélanie et ses enfants, mais en soi je connaissais déjà le concept des vidéos YouTube qu’ils tournaient, donc contrairement à toi j’ai été moins choquée.
      Pour en revenir à ta chronique, ce que je trouve intéressant, c’est l’un des commentaires qui a été publié : je ne sais pas si tu te souviens, mais il y a une bloggeuse qui n’a pas aimé le livre car elle trouvait que l’auteure « diabolisait » les RS. Et c’est super intéressant, car en fonction de sa propre utilisation de ces plateformes, de son propre ressenti, on a un avis différent sur la question 🙂 Car, comme tu dis, on est toutes les deux convaincues que les RS ne sont pas vraiment géniaux, donc forcément on adhère au message de l’auteure, alors que d’autres le trouveront assez radical.

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      • Exactement ! Je ne dis pas que tout est mauvais dans les RS, je pense que ça peut être la source de choses chouettes, d’informations, etc., mais globalement… disons que j’ai un peu du mal avec le racontage de vie permanent, l’exposition des enfants, et que je ne suis pas certaine que les personnes les plus suivies soient celles qui apportent le plus à l’humanité. ^^

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      • Je suis totalement d’accord avec ce que tu dis ! Les RS peuvent apporter de bonnes choses, mais comme toi c’est le côté racontage de vie qui ne me plaît pas, et le jeu des apparences, aussi. Il y a toujours des injonctions pour avoir un summer body, par exemple, et au final ça donne surtout des complexes à tout le monde. Alors même que les influenceurs ne sont pas forcément un modèle à suivre. Ceci dit, je m’écarte un peu du sujet initial ^^ Je concluerais bien en disant que les RS c’est bien, mais avec parcimonie 😉

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  4. Alors je vais te citer : « Waou » quelle chronique ! Ce livre me plait déjà beaucoup pour tous les sujets de société que tu évoques et son côté ancré dans la réalité en utilisant des sujets et informations réels (comme l’affaire Daval). Je ne connais pas les vidéos Youtube du challenge « Instagram dirige ma vie » mais l’idée me parait surprenante (pour ne pas dire absurde), ça montre bien à quel point les réseaux sociaux prennent de l’importance dans notre société. C’est devenu un signe de reconnaissance, et ca peut être dur de ne pas se prendre au jeu. Personnellement, je ne suis pas resté longtemps sur Instagram, je trouvais ça tellement axiogène, j’avais le sentiment d’une grosse compétition, comme si il fallait toujours plus publié, mettre des story à tout prix. Ca m’angoissait, j’ai du le garder 2 mois. 😆 Youtube, je m’en sers pour la musique, les bandes annonces, les tuto et voir quelques gameplays de jeux mais je ne connais aucun youtubeurs. Je m’en tiens au blog (et twitter à l’occasion), ça me va très bien. 🙂
    En lisant cette phrase : « Cette société du voyeurisme, vivre pour être vu, a commencé dans les années 2000, avec Loft Story » j’ai repensé à notre lecture commune, tu as eu deux visions différentes du sujet avec ces deux livres, mais qui dénonce bien à quelle point on aime la vie des autres et le sensationnelle. 😁 Merci pour cette découverte Mathilde, je le note !

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    • Merci ! J’espère que tu auras l’occasion de découvrir l’histoire (le petit côté thriller avec la disparition de Kimmy devrait te plaire, je pense 😉)
      Tu veux parler d’un compte Instagram personnel ou d’un Booktagram ? Mais dans les deux cas je te rejoins, ces plateformes mettent beaucoup la pression… On a la sensation que tous ceux qui postent des choses ont une vie merveilleuse en plus, alors ça n’aide vraiment pas… Et c’est aussi ce qui est mis en avant dans le livre : les influenceurs n’ont franchement pas une vie de rêve, bien au contraire. Tout ceci n’est qu’un jeu d’apparence.
      J’étais sûre que tu allais penser à Criminal Loft, j’y ai pensé tout au long de ma lecture ^^ Le type de livre est différent, mais au final le message est le même… Ça fait réfléchir !

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      • Je me le suis noté en tout cas, le sujet m’intéresse beaucoup. 🙂 Pour Instagram, j’avais ouvert un compte pour le blog mais je l’utilisais aussi pour suivre d’autres choses. C’est exactement ça, le décalage avec la réalité peut être énorme des fois, et pour peu qu’on est un manque de confiance en soi, ça peut vite enfoncer le clou. 😇
        Comment ne pas penser à Criminal Loft avec un tel sujet. 🤭

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  5. Je ne lirai pas ce livre car même si le sujet est très intéressant, j’ai déjà vu et revu ce sujet durant mes études ^^ j’ai vu que tes abonnés t’avaient laissé des commentaires très intéressants sur le livre. Je partage leur opinion sur la société de voyeurisme, la « vente » de l’image des enfants ou de la sienne en échange de produits, pour attirer, etc. Après je ne mets pas tous les influenceurs dans le même bateau, certains sont pires que d’autres. Certains ne sont pas des « vendus », ont encore une dignité propre sur leur travail et leur communauté.
    Tout dépend, encore une fois de la manière dont c’est géré. En revanche les enfants sur internet, je ne regarde pas du tout car je n’aime pas. Cela ne correspond pas à ce que j’aime, les enfants sont des objets et plus tard ils pourraient se retourner contre leurs parents pour les avoir montré en couche-culotte à 3 ans.
    En revanche, je ne diabolise pas les réseaux sociaux. Si on n’aime pas, on n’utilise pas un point c’est tout. Ce n’est pas une obligation d’y aller. Et encore une fois, chacun ne suit les comptes que de ce qu’ils veulent, tout comme chacun poste ce qu’il veut. C’est à nous de faire attention. Il y a des dérives dans tout mais si on ne donne pas de crédit à cela ça tombe en désuétude. Mais là, encore une fois je parle de ma propre consommation des réseaux sociaux qui est sur les livres, la photographie, et des sujets qui m’intéressent 😀 La télé-réalité et tout je zappe ^^
    En tout cas, ta chronique amène à la réflexion, réflexion juridique aussi et dont j’ai bien détaillé durant mes cours à la fac ^^
    Bisous !

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    • C’est vrai qu’en droit ce sujet du numérique, des réseaux sociaux a dû être beaucoup évoqué ! Ça a dû être super intéressant en tout cas. Tu lisais surtout des textes de lois en rapport avec ces problématiques ou tu faisais d’autres choses aussi ?
      Je suis d’accord avec toi, ça n’avance à rien de mettre tous les influenceurs dans le même bateau. Ça dépend aussi de leurs secteurs, je suis sûre qu’il y a plus de corruption parmi les influenceurs beauté que les influenceurs sur les livres par exemple. Tout n’est pas à jeter. Mais ce que je regrette, c’est qu’on entend surtout parler des starlettes de téléréalité, ce genre de choses, et peu des autres YouTubeurs/Instagrameurs qui tournent les vidéos et posent des photos plus intelligentes et font ça par passion (et non pour l’argent)… Et les enfants sur les réseaux, ça m’horripile aussi (je pense qu’en lisant la chronique et les commentaires tu l’auras compris 😉)
      Et bien sûr, chacun utilise les réseaux sociaux comme il le souhaite. Je sais que personnellement j’ai du mal avec TikTok, alors je n’y vais jamais. Mais si d’autres aiment bien, ça ne me dérange pas. Le tout est de ne pas être trop influençable et de savoir garder les pieds sur terre…
      Bisous !

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      • Je rectifie juste, j’ai fait des études en droit du numérique donc c’est « normal » que ce sujet ait été évoqué. Tous les étudiants en droit n’en ont pas entendu parler car ils traitent d’autres sujets 😉
        Il y a peu de textes de loi sur le sujet, on regardait ce qu’il se faisait dans d’autres pays du monde et on essayait de « trouver des solutions » par rapport à des décisions de justice. C’est assez hypothétique car c’est une question bien plus compliquée qu’elle n’en avait l’air.
        L’humain se focalise plus sur le négatif que le positif, j’utilise les réseaux sociaux et YouTube mais je ne suis que des personnes en qui je me retrouve dans les valeurs et qui abordent des sujets qui me concernent ou m’intéressent. Ça fait déjà un gros tri, les influenceurs de télé-réalité je ne les connais pas. Je n’en regarde aucun 😀
        Mais la différence c’est qu’on a l’esprit pour réfléchir, le recul et qu’on n’est pas né au travers des réseaux sociaux. Les générations futures ou après nous oui et tout le monde n’a pas une éducation lui permettant de réfléchir à ses actes et à ce qu’il voit.
        Le tout est de savoir prendre du recul, se dire que certains jouent un personnage, ne sont pas honnêtes et tant qu’on sait faire la part des choses par rapport à sa « vraie vie » c’est très bien.
        Bisous !

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      • Je savais que tu étais spécialisée dans le droit du numérique, mais je pensais que même les autres étudiants qui avaient choisi une orientation différente avaient des cours dessus… Donc je me suis trompée 😉 Mais le droit est un secteur tellement large qu’on ne peut pas tout étudier en même temps !
        Pour le reste, je suis d’accord. L’essentiel est de savoir distinguer le vrai du faux, et d’aller sur les réseaux pour se faire plaisir et non pour pour être à la mode et se faire influencer. Bisous !

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      • Non non les autres étudiants n’ont pas de cours dessus, tout comme moi je n’avais pas de cours spécifiques sur leur domaine, pas de soucis haha j’avais juste envie d’être pointilleuse 😀
        C’est comme le blog, c’est un réseau social vu qu’on peut communiquer. L’essentiel est d’aimer ce que l’on fait et de se fixer des limites. Bisous !

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