Le royaume de Séraphin, tome 1 de Mélodie Ducœur

Résumé :

Harcelé depuis sa petite enfance en raison de sa différence, Dimitri, dix ans, décide d’en finir avec la vie en sautant d’un pont. Contre toute attente, il se retrouve alors dans un univers parallèle : le royaume de Séraphin. Regrettant son geste et doté d’un superpouvoir, il va tout tenter pour redonner le sourire à sa maman, dévastée depuis sa disparition. Mais y parviendra-t-il malgré ses troubles ? Meurtri par des années de persécution, arrivera-t-il à prendre confiance en lui et à s’unir aux autres adolescents pour défendre le royaume ?

Abordant les thèmes du harcèlement et de la perte d’un être cher, le royaume de Séraphin est une ode à la vie et une invitation au respect de l’autre dans la différence.

Ce que j’en pense :

Je tiens tout d’abord à remercier Librinova pour l’envoi de ce service presse. J’ai passé un très bon moment en compagnie de Dimitri et de ses amis. Cette histoire enfantine nous invite avec brio au respect de l’autre et à la tolérance. C’est une belle réussite.

Je précise que ce livre était au départ une nouvelle, qui a été lauréate d’un concours. Mélodie Ducœur a ensuite adapté cette nouvelle en roman. C’est ce dernier, premier tome d’une saga, que j’ai lu.

Le récit émouvant d’un enfant atteint du TDAH

Dimitri a dix ans et il n’est pas comme les autres enfants. Il est atteint du TDAH, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité. Son hyperactivité et sa difficulté à rester concentré font l’objet de moqueries. Le petit garçon se fait harceler par ses pairs et, un jour, il ne supporte plus cette pression : il met fin à ses jours en sautant d’un pont. Pourtant, au lieu de simplement mourir, Dimitri va rejoindre le royaume de Séraphin. Et acquérir un super pouvoir.

C’est ainsi que débute ce roman. On se glisse dans la tête de Dimitri et c’est très émouvant. Sa détresse m’est allée droit au cœur, en particulier quand il se dépréciait et estimait ne pas avoir le droit d’exister. Il exprime son désespoir et sa volonté d’en finir avec la vie avec ses propres mots, des mots d’enfant qui ne peuvent que nous interpeller :

Bref, j’ai toujours l’impression que je dérange par ma simple présence et que je ne suis pas à ma place dans ce monde.

Je me suis ainsi facilement attachée à cet enfant qui souffre. Et j’ai été ravie de voir qu’il a finalement trouvé sa place dans le royaume de Séraphin, après sa mort. Ce royaume magique est assez chouette, j’ai trouvé. Il est simple mais il contient plein de bonnes idées, que je ne développerai pas ici pour ne pas vous divulgâcher la lecture. Cet univers magique est entre autres l’un des gros points forts de ce livre.

Une ode à l’amour et à la tolérance

L’auteure aborde de plus le thème du deuil avec une certaine douceur. Elle évoque la perte d’un être cher et les différentes manières dont on peut vivre son deuil. La mère de Dimitri, par exemple, choisit de s’engager contre le harcèlement en intervenant dans des établissements scolaires, afin que le suicide de son fils ne soit pas vain. Outre la question du deuil, très bien amenée, celles de la tolérance et de la diversité se posent également dans le roman.

En effet, cette histoire nous apprend à ne pas juger son prochain, à ne pas le discriminer en fonction de certaines caractéristiques physiques ou morales. L’auteure est de plus très pédagogue. Par contre, je reste assez sceptique concernant le public cible. Le livre s’adresse aux lecteurs et lectrices dès 9 ans. Certes l’écriture est enfantine, facilement accessible, mais je ne suis pas sûre que l’histoire soit totalement appropriée pour un enfant. Les thématiques soulevées sont assez dures, après tout…

J’ai également deux points négatifs à soulever… Eh oui, aucun livre n’est parfait 😉 Tout d’abord, le thème de la tolérance est très bien évoqué mais, arrivée à la seconde moitié du roman, j’ai trouvé ces réflexions autour de la diversité, du respect de l’autre, assez redondantes. J’ai eu l’impression de tourner en rond sans qu’aucun élément nouveau ne soit apporté à l’intrigue. Cela m’a un peu dérangée. De la même manière, quelques coquilles se sont glissées dans le récit, vers la moitié du livre également. J’ai quelques fois dû relire une phrase car il y avait des erreurs grammaticales (d’inattention, je pense). C’est dommage car ces quelques fautes décrédibilisent totalement l’histoire…

Ceci dit, Le royaume de Séraphin est un livre qui vous donnera le sourire, c’est un rayon de soleil dans un ciel assombri. Ce que j’écris peut vous sembler assez niais, mais c’est vraiment l’effet que m’a procuré cette lecture. La citation ci-dessous m’a par exemple attendrie, car du bonheur et de la pureté se dégagent de Dimitri et de la plume de l’auteure.

Autour de nous, de nombreux enfants pouffent de rire et moi, je suis ravi d’amuser mon monde.
– C’est l’histoire d’un canard qui marche au bord de l’étang. Il voit un panneau sur lequel il est écrit : « baignade interdite ». Pourtant, il plonge dans l’eau. Pourquoi, à votre avis ?
Les enfants se regardent tous les uns les autres. Ils n’ont pas l’air de savoir quoi répondre. L’un d’entre eux hasarde pourtant une réponse, sans grande conviction.
– Parce qu’il aime l’eau ?
Je bouge ma tête de droite à gauche, puis finis par donner la réponse.
– Ben non ! C’est parce qu’il ne sait pas lire !
Là-dessus j’éclate de rire, vite imité par tous les enfants du groupe. Puis j’ajoute :
– Tu as déjà vu un canard qui sait lire ?
Les rires redoublent d’intensité.

En tout cas, ce livre aura été une très belle lecture, pleine de douceur et de bons sentiments. Je vous le conseille fortement tellement il fait du bien.

Connaissiez-vous ce roman ? Vous fait-il envie ?

12 réflexions sur “Le royaume de Séraphin, tome 1 de Mélodie Ducœur

  1. Oh, j’ai mal au cœur rien qu’à l’idée de ce jeune garçon qui veut mettre fin à ses jours. 😔 Cela dit, tu sembles avoir eu une belle expérience avec ce livre, malgré les redondances et les coquilles que tu as rencontrées. Les sujets sont forts et importants, c’est bien qu’il y ai de plus en plus de titres qui abordent le harcèlement, les troubles, le suicide, le mal-être en société. Merci pour ton retour Mathilde. 🙂

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