La tête sous l’eau d’Olivier Adam

Résumé :

« Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte.

Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. »

Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé. »

Ce que j’en pense :

Quand j’ai commencé ma lecture, j’ai pris peur : il n’y a quasiment pas de dialogues, que du récit. Les paragraphes sont longs, ils font parfois une page entière. Et les interlignes sont inexistants, les mots collés les uns aux autres sans que le lecteur ne puisse respirer entre deux phrases. Autrement dit, ma première impression n’a pas été très positive.

Le roman que j’ai emprunté a été édité chez Robert Laffont. Donc si vous souhaitez lire ce livre, je vous conseille plutôt de privilégier l’édition Pocket, peut-être que la mise en page sera plus aérée.

Ceci dit, l’histoire est tellement prenante que j’ai rapidement oublié cet inconfort. J’en profite pour remercier Ludivine du blog Vingt et une pages qui m’a donné envie de découvrir à mon tour ce roman. Celui-ci m’a beaucoup touchée.

La tête sous l’eau est l’histoire d’une famille. Une famille banale, comme on en voit partout. La maman est prof, le papa journaliste. Ils ont deux enfants, Antoine et Léa. C’est Antoine le narrateur de cette histoire, aussi surprenant ce choix puisse-t-il paraître. Il va raconter la longue descente aux enfers de sa famille, quand sa sœur Léa disparaît.

Toutes les pistes sont envisagées. La famille se disloque peu à peu. La maman hurle sa colère ; le papa paraît résigné. Antoine, lui, n’est qu’une coquille vide. Le surf lui permet de tenir le coup : le bruit des vagues et l’immensité de la mer le soulagent.

Le thème de l’eau est en effet très présent tout au long de la lecture, comme l’indique le titre. Et cette métaphore filée était plutôt réussie.

Bref, au début du récit, les personnages sont anéantis par la disparation de Léa. Jusqu’à ce qu’un beau matin, le papa reçoive un coup de fil du commissariat : ils l’ont retrouvée ! Mais Léa n’est plus que l’ombre d’elle-même, marquée par ce qu’elle a vécu. Commence alors une longue bataille où il faut faire face aux démons de la jeune fille et continuer de survivre.

Depuis des semaines nous tentons pourtant de faire bonne figure, de vivre le plus normalement possible. Mais rien n’est normal. Mes parents ne travaillent plus, se font reconduire à l’infini leurs arrêts maladies. Nous ne voyons personne, passons le plus clair de notre temps à la maison ou au bord de la mer. Seul le lycée m’offre une parenthèse. Une longue plage d’ennui qui me détourne pour quelques heures de ma sœur, de son état léthargique, de ses minces sourires, de ses larmes, de son silence face à la mer.

La détresse de Léa m’a énormément touchée. Le récit sonne juste, Olivier Adam emploie des mots forts pour retranscrire le malheur des personnages.

Ce livre m’a de plus marquée par son réalisme. L’enlèvement de Léa et son retour à la maison m’ont paru très vraisemblables. Pour tout vous dire, à un moment de ma lecture j’ai carrément eu l’impression que les personnages étaient réels, faits de chair et de sang. Les faits divers dont on entend parler à la télé ou dans les journaux sont tous tellement glaçants que l’histoire de Léa y aurait toute sa place…

Cette lecture était même oppressante à certains moments. On se sent impuissant face aux larmes de Léa, on comprend la douleur de ses parents et on compatit. On voudrait les serrer dans nos bras et les soulager de leur fardeau.

L’auteur s’attarde ainsi plus sur les émotions de ses personnages que sur l’enquête policière, et ça m’a plu. Ce livre nous met en face de la noirceur humaine. Mais il met également en scène l’amour, le soutien indéfectible des proches et la résilience. C’est là toute sa force.

La tête sous l’eau est dès lors un roman poignant. On peut facilement se laisser déborder par les émotions quand on le lit. Si vous aimez les histoires sombres, où la bonté humaine finit par triompher, je vous conseille cet ouvrage.

Avez-vous d’autres livres d’Olivier Adam à me recommander ?

16 réflexions sur “La tête sous l’eau d’Olivier Adam

  1. Comme je suis contente que tu aies aimé ! Dommage en revanche pour ce problème de confort, c’est vrai qu’il y a peu de dialogues surtout au début, je l’avais lu en format poche de mon côté et je dois avouer que ca ne m’a pas choqué, peut-être que le grand format est moins aéré comme tu le dis. Mais malgré tout, tu sembles avoir été touché par les mots de l’auteur malgré ça et j’en suis très heureuse, c’est une histoire tellement émouvante. Et son réalisme comme tu le soulignes si bien fait toute la force de ce livre ! Et en lisant tes mots, j’ai ressenti de nouveau ce chagrin que j’éprouvais face à cette famille blessée et cette jeune fille brisée. Ta chronique est superbe.
    Merci pour le lien vers mon blog, c’est très gentil, mais surtout merci de ta confiance pour avoir choisi ce livre ! 😘

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    • Je pense que pour la mise en page c’est une question de maison d’édition et de format, effectivement. Heureusement cela ne m’a pas trop gâché la lecture vu que l’auteur m’a tout de suite happée 🙂 Je suis ravie que tu aies pu te replonger dans le récit le temps d’une chronique en tout cas !
      D’ailleurs tu deviens une valeur sûre pour moi, niveau livres 😉 Je viens de finir la BD « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » et j’ai adoré. Les illustrations apportent vraiment une plus-value au roman de R. Giordano. Une chronique est prévue, mais je n’ai pas encore trouvé le temps de l’écrire. Enfin bref, je fais de belles découvertes grâce à toi et à ton blog 😉

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    • Effectivement, ce roman n’a pas l’air de t’avoir laissé de grands souvenirs ^^ Pour la petite anecdote je viens de lire le résumé, et le personnage principal s’appelle Antoine, comme dans « La tête sous l’eau »… Niveau originalité des prénoms on repassera 😉
      Mais j’espère que tu auras l’occasion de lire « La tête sous l’eau » et qu’il te plaira plus !

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