La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

Résumé :

En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d’angoisse à l’idée que le drame qu’elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface.

Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n’a qu’un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins… étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde. La jeune femme ne s’en doute pas encore, mais les rencontres qu’elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie.

Devenue experte dans l’art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu’à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler son passé ?

Ce que j’en pense :

Ce livre a été une très belle surprise. Même s’il n’est pas un coup de cœur, la lecture est assez fluide, et je me suis facilement attachée aux personnages. Je voudrais d’abord commencer par vous parler des deux épigraphes.

Des épigraphes bien choisis

J’accorde toujours une grande importance aux citations placées en début de roman, car elles annoncent souvent le ton du récit. Et les épigraphes choisies dans La vie rêvée des chaussettes orphelines m’ont particulièrement plu, c’est pour cela que j’en parle ici. Ce sont les suivantes :

Ces citations m’ont marquée car je les trouve criantes de vérité et pleines d’espoir. J’ai donc été intriguée par ce choix, et ça m’a donné encore plus envie de commencer le roman. Cela peut paraître étrange, mais ces premiers mots ont tellement résonné en moi que j’ai tout de suite su que j’allais bien aimer ma lecture. Et effectivement, je n’ai pas été déçue ^^

Une histoire agréable à suivre

Si vous voulez une histoire avec de l’action et du suspens, je vous conseille de passer votre chemin. Car la force de ce roman ne réside pas dans l’intrigue, mais plutôt dans la narration. En effet, ce qui m’a tenue en haleine, ce ne sont pas tant les péripéties que la manière de raconter l’histoire. Il y a ainsi une alternance de chapitres entre l’époque présente et le passé.

La vie actuelle d’Alice nous est racontée par le biais d’un récit traditionnel, comme on en trouve dans tous les romans. Le point de vue est interne, c’est-à-dire que c’est le personnage principal, qui nous raconte son arrivée à Paris et les aventures qui en découlent. Lire ces chapitres était très plaisant, d’autant plus que j’adore les histoires avec un point de vue interne.

En parallèle de ces chapitres, des extraits du journal intime d’Alice nous sont dévoilés au fur et à mesure. Ces extraits datent de 2012, alors que l’histoire présente se déroule en 2018, si je ne me trompe pas. Avoir cet entrecroisement de temporalités est très astucieux, puisque cela rend la lecture addictive. J’ai aussi apprécié les écrits de ce journal intime car ils permettent de mieux comprendre Alice. Je ne souhaite pas trop en dire pour ne pas vous divulgâcher le livre, mais j’ai beaucoup aimé la manière dont le thème de la famille a été évoqué dans le journal en particulier.

Cette alternance entre le présent et le passé est d’autant plus sympa à suivre que la plume de Marie Vareille est très légère. Des sujets sensibles sont abordés dans ce roman, pourtant la lecture ne devient pas trop lourde, et l’humour présent en filigrane dans tout le roman est très appréciable.

Je suis néanmoins un peu plus mitigée concernant le renversement de situation final (ayant trait à l’identité des personnages). J’ai été très surprise, voire même perplexe au début. Mais tous les éléments sont parfaitement cohérents, et j’ai finalement été bluffée par l’aisance avec laquelle l’auteure m’a trompée. D’un côté j’ai donc trouvé la révélation finale tirée par les cheveux, mais d’un autre côté tout est parfaitement crédible. Si vous avez lu ce livre, je serais donc curieuse d’avoir votre propre ressenti sur ce dénouement car, à titre personnel, il m’a mis la tête à l’envers 😉

Alice, une héroïne très attachante

Les personnages sont la grosse surprise de ce roman : je les ai tous adorés. Alice m’a tout particulièrement plu car elle est dépeinte avec beaucoup de réalisme. Je me suis parfois reconnue en elle, et certaines phrases, comme les suivantes, m’ont renvoyée à moi-même :

Il paraît que la plupart des gens passent leurs semaines à attendre le weekend. Moi, je passe mes weekends à attendre le lundi. Travailler m’occupe l’esprit, n’importe quoi plutôt que de penser.

En réalité, je ne cherche pas à plaire, je veux juste me fondre dans la masse. Que personne, jamais, ne me reconnaisse. Je voudrais m’effacer, rester dans l’ombre et laisser briller ceux qui le méritent (…)

Alice est donc très attachante, il est tout simplement impossible de rester insensible à ses faiblesses. Je pense par ailleurs que certaines lectrices pourraient se reconnaître dans son personnage, car la grossesse, et plus précisément l’infertilité, sont abordées. Mais je dois avouer que ses TOC m’ont angoissée, surtout au début de l’histoire. Ce sont les obsessions d’Alice qui m’ont effectivement le moins plu dans tout le roman, car je les trouvais assez stressantes… Cela contribue cependant à rendre le personnage réaliste, alors on peut difficilement le reprocher à l’auteure.

Des personnages secondaires tout aussi touchants

J’ai également beaucoup aimé les personnages secondaires, qui ont chacun une personnalité unique. Mon personnage préféré reste Saranya, une amie d’Alice. Elle est assez mignonne, et son bavardage incessant m’a fait sourire à plusieurs reprises. C’est typiquement le genre d’amie que l’on rêve d’avoir dans la vraie vie, et qui illumine l’espace par sa seule présence. J’aurais cependant aimé qu’elle occupe davantage de place dans le récit. Sinon, la petite Zoé m’a aussi plu, j’ai trouvé qu’elle apportait elle aussi de la légèreté au roman.

La prévisibilité des relations entre les personnages ne m’a pas dérangée : j’ai surtout aimé voir des liens se construire, et voir Alice faire peu à peu confiance aux gens qui l’entourent. Car personnellement j’ai aussi vu ce livre comme une ode à lâcher prise, à s’autoriser à aller vers les autres et à s’affranchir de ses barrières intérieures.

Ce livre mérite en tout cas tous les éloges qui lui ont été faits. C’est une lecture assez feel-good, et l’on ressent une réelle connexion avec les personnages. Je vous conseille donc ce livre si vous voulez une histoire à la fois légère et touchante pour cet été… Vous ne serez pas déçus 😉

Et vous, avez-vous lu ce livre ? Si oui, qu’avez-vous pensé de la fin et des personnages ? Si non, vous tente-t-il ?

24 réflexions sur “La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

    • PS : je viens d’y penser, on avait parlé de faire une LC sur Criminal Loft ensemble (il était question d’une première lecture pour moi et d’une relecture pour toi). Je suis disponible en juillet et août, si la LC te tente toujours (ou pas ?) 🙂

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      • C’est toujours avec plaisir si tu es partante. Tu me diras quand tu es dispo, je ne l’ai pas encore relu du coup, je me suis dis qu’avec tes examens tu devais être chargée, donc j’attendais un peu pour voir avec toi. Mais ça me paraît une bonne idée cette été 🙂 Tu me rediras quelle date tu préfères 🙂

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      • Je m’excuse tout d’abord pour mon retard de réponse, j’étais malade alors je n’ai pas eu le courage de me connecter à WordPress 😦
        Là j’ai fini mes examens, je suis en job étudiant mais j’ai le temps pour une LC ! Je n’ai rien de programmé en juillet pour le moment, alors on peut faire ça à ce moment-là ? Admettons, mi-juillet ?
        Et deuxième question : as-tu une adresse e-mail ou Livraddict pour qu’on puisse en parler ? Ce sera peut-être plus simple 🙂 ?

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