Mme Bovary de Gustave Flaubert

madame-bovary-2395-264-432Résumé :

C’est l’histoire d’une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C’est l’histoire d’une province étroite, dévote et bourgeoise. C’est aussi l’histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n’avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s’était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle.

Aucun roman n’est innocent : celui-là moins qu’un autre. Lire Madame Bovary, au XIXe siècle, c’est affronter le scandale que représente une œuvre aussi sincère qu’impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s’empoisonne : c’est un livre offensif, corrosif, dont l’ironie outrage toutes nos valeurs et la littérature même, qui ne s’en est jamais vraiment remise.

Mon avis :

Ce roman est une véritable pépite. Il est incroyable. Il est l’un des meilleurs classiques que j’aie jamais lu.

Emma Rouault, une jeune provinciale, se marie avec Charles Bovary, un médecin dont la conversation était plate comme un trottoir de rue.

Croyant au prince charmant, la jeune femme est vite désillusionnée par cette vie ennuyeuse et fade qu’est devenue la sienne. En effet, lors sa jeunesse au couvent, elle lisait des livres où il n’était question que d’ amours, amants, amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires, forêts sombres, troubles du cœur, serments, sanglots, larmes et baisers. Emma commet alors l’adultère avec Rodolphe puis avec Léon, deux jeunes hommes féminisés par Flaubert. Elle finira par sombrer dans une dépression sans fin et atteindra le point de non-retour.

Flaubert a eu le droit à un procès pour cette oeuvre jugée immorale en 1857. Certains passages ont été supprimés de l’édition finale, car ils scandalisaient trop la population de l’époque. Le procureur Pinard, en faisant ce procès, a permis à Flaubert de lancer son livre avec fracas. Mais je ne vais pas vous faire un cours de littérature française. Je vais plutôt vous parler de mon ressenti sur ce roman qui m’a énormément plu.

Tout d’abord, les thèmes traités par Flaubert sont très intéressants. Les désillusions, l’ennui, la dépression, l’adultère et les personnages sont tournés au ridicule par l’auteur, qui est très ironique. J’ai en effet beaucoup accroché à la plume de Flaubert, et ai été très sensible à son sarcasme.

Ensuite, j’ai adoré Emma. Je l’ai totalement comprise, et l’ai soutenue tout au long du roman. Ce qu’elle faisait n’était pas toujours bien, mais c’est un jeune femme brisée, qui ne sait plus comment réagir au monde qui l’entoure. Pour être franche, soit on déteste Emma, soit on l’adore : il n’y a pas de juste milieu.

En outre, l’étymologie de son prénom m’a beaucoup plu : Emma peut se comprendre comme aima (verbe aimer au passé simple : elle aima). J’ai adoré ce jeu de mots.

Du côté des personnages masculins, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Charles est pathétique et médiocre avec son C’est la faute de la fatalité en fin de roman (ceux qui l’ont lu comprendront la référence). Néanmoins, c’est le personnage le plus honnête de l’histoire. La fin m’a énormément émue.

Rodolphe Boulanger, lui, est un imbécile. C’est un vrai coureur de jupons, mais il n’est pas capable de gérer la situation avec Emma (quand il lui promet de partir loin de Yonville avec elle et qu’il se désiste au dernier moment, par exemple).

Léon Dupuis n’est pas mieux. Flaubert nous montre tout de suite qu’il est niais, romantique : Il aimait la poésie des lacs. Il ne vaut guère mieux que Rodolphe (les rendez-vous du jeudi m’ont longtemps mise en colère).

La fin ne m’a pas surprise, car je la connaissais déjà. Je ne vais pas vous la spoiler, mais je vous assure qu’elle est exceptionnelle. J’ai sombré avec Emma, et ai souffert avec elle durant ces heures interminables.

Ce livre m’a beaucoup marquée et touchée car c’est grâce à lui que j’ai réalisé que l’Amour avec un grand A n’existait pas vraiment. J’ai enfin compris que la réalité est très différente des livres, et qu’il faut garder un pied sur terre. Flaubert m’a convaincue que la littérature n’est pas que bénéfique : il faut savoir garder la tête sur les épaules et ne pas rêver à l’impensable. Le message est très beau, unique en son genre.

J’ai encore pleins de choses à vous dire sur ce chef d’œuvre, mais je vais m’arrêter là, sinon l’article sera trop long !

Ma note : 19/20.

Et vous, l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

13 réflexions sur “Mme Bovary de Gustave Flaubert

Laisser un commentaire