Toxic girls de Kit Frick

Résumé :

AVANT. Elles sont quatre, Bex, Jenni, Ellory, et Ret. Quatre filles populaires, survoltées, volontaires, à l’avenir étincelant ; le système solaire dans lequel Ellory a enfin trouvé sa place, juste derrière Ret, leur soleil.

MAINTENANT. Ellory est seule. Le groupe d’amies autrefois soudé a explosé, déchiré par les secrets, les trahisons, la déception, et l’événement qui a bouleversé leurs vies.

AVANT. Des jours d’été ensoleillés. Des fêtes. Une en particulier, où Ellory rencontre Matthias. Le début d’une histoire d’amour incroyable et lumineuse.

MAINTENANT. Ellory, de retour au lycée après deux mois d’exclusion doit survivre à la terminale. Plus de petit ami, plus d’amies. Pas de retour en arrière possible. Tourmentée par certains, recherchée par d’autres, elle est troublée par de mystérieux mots, déposés dans son casier par quelqu’un qui ne la laissera pas oublier. Consumée par la culpabilité, Ellory comprend que, même dans le présent, le passé est partout.

Ce que j’en pense :

Ce livre me faisait de l’œil depuis un moment, alors j’avais hâte de le découvrir. Malheureusement, la lecture a été en deçà de mes attentes… Je ne pensais pas qu’elle serait si mauvaise. J’ai donc eu envie de vous faire part de mon ressenti vis-à-vis de l’histoire, d’autant plus que ça fait un petit moment que je n’avais pas eu de déception livresque aussi grande. A vrai dire je suis assez bon public en général, alors ça me fait bizarre d’écrire une chronique négative… !

Une histoire sans grand intérêt

Quand on écrit un livre, normalement, c’est qu’on a des choses à dire. Or, dans ce roman, il ne se passe pas grand chose. Les péripéties sont quasiment inexistantes, de sorte que le récit s’essouffle très vite. Dans Toxic Girls, on suit ainsi Ellory, une lycéenne. On comprend très vite qu’un drame s’est produit dans sa vie et que plus rien ne sera comme avant.

D’un côté on suit le quotidien d’Ellory quand elle était en classe de seconde, c’est-à-dire avant le drame. Ses amies et son premier amour Matthias sont au centre du récit. D’un autre côté, on la retrouve dans l’instant présent, après la tragédie, quand elle doit faire face seule aux événements. Ce sont donc deux temporalités bien distinctes qui s’entrelacent et cet aspect-là m’a plu. Jusque-là, tout va bien. Sauf que je m’attendais à ce que cette alternance passé-présent crée du suspens… Et ça n’a pas été le cas. J’ai compris comment l’auteure a voulu construire son récit, mais pour moi cela n’a pas été très efficace. Le résumé lui-même, avec les mots « avant » et « maintenant » laissait présager une histoire rythmée. Pourtant, je n’ai jamais retrouvé ce dynamisme au cœur du récit.

Employons les grands mots : j’ai trouvé l’histoire plate et assez ennuyeuse. Je n’avais même pas envie de découvrir quelle était la nature du drame qui avait détruit l’existence d’Ellory ; j’étais assez indifférente. Cependant, ce n’était pas particulièrement prévisible pour autant. J’ai lu des commentaires de lecteurs disant qu’ils avaient deviné la fin de l’histoire dès les premières pages. Ca n’a personnellement pas été mon cas. Je n’ai pas été emballée par l’intrigue (c’est le moins qu’on puisse dire) mais la fin m’a plutôt surprise. Et heureusement d’ailleurs, sinon je pense que j’aurais abandonné le roman. Ce ne sont en tout cas pas les personnages qui m’ont fait aimer l’histoire…

Ellory, une vrai drama queen

C’est Ellory le personnage principal de ce roman. Et elle ne m’a pas du tout plu. Plus précisément, j’ai trouvé qu’elle n’avait pas de personnalité et ne se définissait que par rapport à ses amies : Bex, Jenny et surtout Ret. J’aurais pu justement éprouver de la compassion pour cette fille effacée, qui ne vit que pour et par l’approbation de ses amies. Mais je n’ai clairement pas réussi… En fait, ce qui m’a gênée, c’est qu’Ellory est un vraie drama queen. Elle raconte son histoire au présent en ressassant les événements passés et elle en fait des tonnes, ce qui est très désagréable. Plusieurs « et si » viennent par exemple parsemer le récit : que se serait-il passé si Ellory avait eu tel comportement à tel moment ? Si elle n’avait pas rencontré Mathias, son premier amour, les choses auraient sans doute été différentes, et elle le regrette. Ces ruminations m’ont donc agacée car c’était trop dramatique. Ce côté tragique dans l’écriture était sans doute là pour nous donner envie de poursuivre la lecture, afin de connaître la nature du drame qui s’est produit. Mais, chez moi, cela a eu l’effet inverse : les tournures de phrases dramatiques et la culpabilité d’Ellory m’ont surtout fait lever les yeux au ciel.

A côté d’Ellory, les autres personnages sont encore plus fades, si c’est possible. Seule Ret se distinguait du lot ; dans un sens, c’est elle et non Ellory l’héroïne du roman.

Toxic girls : le thème de l’amitié toxique pas vraiment exploité

En lisant le titre du livre, on est en droit de s’attendre à lire le récit d’une amitié toxique. Et ça a été le cas, mais j’ai trouvé ce thème trop peu exploité. Revenons tout d’abord à l’histoire. Avant le drame, Ellory avait un groupe d’amies. Comme je l’ai écrit précédemment, il y a Bex, Jenni et Ret. On se rend rapidement compte que l’amitié qui unit ces quatre lycéennes est très malsain ; l’auteure l’explicite dès le début. Ellory, Bex et Jenni ne sont pas réellement copines mais ont été réunies par Ret. C’est celle-ci le centre de leur univers ; les filles recherchent sans cesse son attention, son approbation et sont jalouses les unes des autres. Il va sans dire que Ret savoure cette situation, et n’hésite pas à manipuler ses amies ; elle a conscience de son pouvoir sur elles. J’ai été assez impressionnée par son côté calculateur. D’ailleurs, en écrivant cette chronique, je me rends compte que la toxicité de ses relations m’a vraiment marquée. J’ai trouvé les comportements de Ret assez bas et mesquins, c’était très réaliste. De la même manière, Ellory sait qu’elle est le pantin de Ret, pourtant elle est complètement sous son emprise. Et, à dire vrai, je ne lui jette pas la pierre : j’étais moi-même envoûtée par Ret. Ce personnage est plutôt bien travaillé par l’auteure, ce qui m’a ravie.

L’auteure utilisait en outre des images pour parler de cette amitié. Une métaphore filée m’a tout particulièrement marquée : Ret est le Soleil autour de laquelle gravitent les filles. Sans elle, la vie n’est plus la même. D’un côté j’ai trouvé cette façon de parler d’une relation toxique assez poétique. Mais, de l’autre côté, employer ce genre d’expression participait à rendre la lecture encore plus dramatique et aussi plus clichée.

Cependant, ce thème des relations toxiques n’est pas entièrement exploité et j’ai trouvé cela dommage. En effet, je pense que l’auteure aurait pu aller plus loin dans ses allégations, au lieu de se contenter de faire quelques métaphores. Je me dis que ce livre tombe entre les mains d’adolescents, et qu’il peut être bon de leur faire prendre conscience de ce qu’est une relation toxique ; je ne sais pas si tous les jeunes lecteurs la discernent bien. Ceci dit, je ne reproche pas ce manquement à l’auteure. C’est peut-être (et même sûrement, d’ailleurs) un choix qu’elle a fait. Si elle s’était aventurée à dire aux lecteurs que telle relation était bien ou mal, cela aurait sans doute été moralisateur… Mais je persiste à croire qu’elle aurait pu utiliser l’histoire d’Ellory pour faire passer un message.

Comme vous l’avez donc constaté, je ne me suis jamais aussi peu passionnée pour un livre. J’essaie de trouver quelque chose de positif à dire mais, honnêtement, je ne trouve pas. Et je ne vous recommande pas ce livre sauf si, bien sûr, vous avez envie de vous faire votre propre avis dessus.

Et vous, avez-vous lu ce roman ?

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31 réflexions sur “Toxic girls de Kit Frick

    • Je suis assez d’accord… Il y a Respire d’Anne-Sophie Brasme qui parle de manière très poignante d’une amitié toxique, mais sinon aucun autre livre que j’ai lu ne me vient en tête 😓
      Par contre, au niveau des relations amoureuses, j’entends beaucoup parler de la BD Tant pis pour l’amour (tu ne l’aurais pas chroniqué sur ton blog, par hasard ? J’en ai le vague souvenir mais je ne suis plus sûre). Apparemment la BD est super, donc pourquoi pas lui laisser une chance !

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      • J’ai lu Respire et j’ai apprécié la manière dont la situation était présentée ! 🙂
        Tant pis pour l’amour (oui je l’ai chroniqué sur mon blog 😉 ) est vraiment une bonne bande dessinée sur les relations toxiques ! Notamment car (il me semble) l’autrice parle de son vécu et ça ajoute un petit quelque chose de plus poignant en mon sens

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      • Pour Respire, il me semble que l’auteure s’était aussi inspirée de son propre vécu (comme l’auteur de la BD Tant pis pour l’amour). Peut-être que pour écrire de bons livres sur les relations toxiques, il faut surtout en avoir vécu… De façon à être le plus juste et authentique possible !

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  1. En effet, c’est plutôt rare une chronique si eu enthousiasme sur ton blog Mathilde. Dommage pour ce roman, car en lisant le résumé, c’est vrai qu’on s’attend à un certain rythme du côté avec l’alternance passé/présent. Mais le côté drama ne m’attire pas non plus. 🤭 Pour les relations toxiques, je suis d’accord avec toi, c’est toujours mieux si l’auteure permet aux lecteurs de discerner ce genre de relation, sans forcement être moralisateur, mais au moins pour aider à ouvrir les yeux sur ce sujet. Bon, dommage pour cette lecture, j’espère que tes prochains livres t’emporteront bien plus loin. 😊

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    • Cette chronique négative apportera un peu de diversité au blog, au lieu qu’il n’y ait que des avis positifs 😉
      Pour les relations toxiques, ce qui me gêne c’est que c’est parfois compliqué de les distinguer, surtout dans les romans. D’ailleurs ce que tu dis me fait penser à After d’Anna Todd. J’ai adoré cette saga quand j’étais plus jeune mais avec le recul je me rends compte que la relation entre Tessa et Hardin (les deux personnages principaux) était très malsaine. Mais le problème c’est que l’auteure légitimait cette relation merdique en disant que c’était ça le vrai amour, alors que non, c’était clairement de la dépendance affective. Et si tu lis ça quand tu es jeune, tu as tendance à te faire influencer et à croire que certains comportements toxiques sont normaux… Enfin bref, je m’emballe et m’écarte un peu du sujet ^^ Kit Frick ne va pas aussi loin et ne dit pas que la relation qui unit les filles est normale, mais pour moi ce n’était pas assez. Il fallait expliciter les choses sans tomber dans la morale… Plus facile à dire qu’à faire tu me diras !
      Pour le moment ma lecture en cours me plaît donc c’est parfait 😁

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      • Je comprend très bien ce que tu veux dire et je te trouve très juste. Je n’ai jamais lu After, mais effectivement quand on est jeune (et même moins jeunes parfois), on peut vite interprété certains actes comme étant normal si le récit (et l’auteur/e) légitimise les faits. Et effectivement, dans le domaine culturel (cinéma/livres/séries), même si ça reste du loisirs, il est plus sage de mettre en garde contre ses attitudes, je pense. Mais tu as raison, c’est certainement plus facile à dire qu’à faire. 😁
        Ah chouette, bonne lecture alors ! 😉

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    • Étant donné que je n’ai quasiment soulevé aucun point positif… Je comprends que tu ne veuilles pas le découvrir ^^ Très honnêtement, je pense que tu peux largement trouver un meilleur livre à lire…

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